Repos [PV Shigeru Ume]

Maeda était là depuis plusieurs heures déjà. A dire vrai, aller en cours ne la passionnait pas, et elle n'avait pas la moindre envie de rester dans la salle de classe pour entendre un professeur bavasser et, quand elle aurait enfin réussi à s'endormir, que ce même professeur se plaise à la réveiller en lui hurlant dessus avant de finir par remplir un bulletin de colle, le tout sous le rire des élèves.

Aussi était-elle très bien, ici. Le toit n'était pas un endroit très difficile d'accès, mais aucun adulte de sa connaissance ne s'y serait pour autant aventuré. Il fallait bien l'avouer, ces adultes étaient d'une crédulité à toute épreuve. En effet, il suffisait qu'ils aient interdit aux étudiants d'aller sur le toit pour qu'ils soient rassurés. Ne savaient-ils donc pas que l'interdit est toujours le plus attrayant? C'est comme les enfants qui n'ont pas le droit aux sucreries, ils en mangeront en cachette. Tandis que si vous les y autorisez, il se jetteront dessus au début, et puis, las, cela leur passera rapidement. Décidemment, les adultes n'étaient pas de fins psychologues.

En tout cas, Maeda se sentait chez elle sur le toit plus que partout ailleurs. En effet, elle s'était allongée sur le dôme qui surplombait le toit et, tranquillement, écoutait de la musique tout en lisant. Habituellement, il y avait du monde sur le toit, mais cette fois-ci, personne, ce qui plaisait grandement à la jeune femme. Généralement, début avril, les températures étaient souvent fraîches, voire froides. Néanmoins, ce jour-là, il faisait doux, et les rayons du soleil caressaient agréablement le visage de la jeune fille. Celle-ci était concentrée sur sa lecture qui paraissait passionnante, et se laissait bercer par les douces modulations qui sortaient des oreillettes de son baladeur lorsqu'elle entendit la porte du toit grincer.

Mettant sa musique sur pause, elle dressa l'oreille. Aucun doute, les bruits de pas affirmaient que quelqu'un se rendait sur le toit. Espérant que cela soit un étudiant, Maeda se releva et, assise, regarda discrètement qui pouvait donc se rendre ici à une heure pareille.